Manifeste pour la reconquête des noms, des âmes et des trônes
Par Ubuntu Mental – Pour une souveraineté mentale réelle
Ils l’ont appelé Charles.
Puis Léon.
Puis Pierre.
Mais il s’appelait Rudahirwa.
Un nom ancestral. Un nom d’ascendance. Un nom de terre.
Mais on l’a baptisé avec les noms des colonisateurs.
Charles Voisin, gouverneur des colonies belges depuis Kinshasa.
Léon Classe, missionnaire catholique venu convertir les âmes et les couronnes.
Pierre Ryckmans, gouverneur colonial du Burundi, stratège du pouvoir indirect.
Un roi africain, héritier du tambour et de l’Umwami,
rebaptisé aux noms de ses maîtres.
Ceci n’est pas un détail. C’est un acte politique.
Donner un nom, c’est poser une autorité sur l’identité.
C’est appartenir à celui qui te nomme.
C’est écrire l’histoire en lettres étrangères.
En acceptant ces prénoms, le roi ne gouvernait plus.
Il incarnait la soumission.
Il devenait un symbole vivant de l’État colonial africain déguisé en pouvoir traditionnel.
Nous disons NON à cette continuité.
NON aux rois qui parlent avec les voix de leurs colonisateurs.
NON aux chefs qui portent les noms de ceux qui ont détruit nos lignées.
NON aux élites qui se déguisent en africains tout en pensant comme des Européens.
Ubuntu Mental appelle à une révolution des noms.
Nous voulons :
- Des noms de résistance, de guérison, de mémoire
- Des dirigeants fiers de leurs origines, de leurs ancêtres, de leurs langues
- Des écoles qui enseignent les noms africains, leurs significations, leur force
Un prénom n’est pas neutre. C’est une carte mentale.
Tant que nos chefs porteront les prénoms des colonisateurs,
nos peuples marcheront sous des drapeaux étrangers.
Tant que nos esprits seront nommés selon l’ordre impérial,
notre avenir parlera une langue de dépendance.
“Reprendre son nom, c’est reprendre son souffle.
Rebaptiser nos rois, c’est ressusciter nos trônes.
Charles Léon Pierre est mort. Rudahirwa est encore vivant.”
— Ubuntu Mental
